La banquise… On connaît tous cette mer blanche d’Arctique et d’Antarctique, à la fois terre et eau. Elle joue non seulement un rôle primordial sur le climat, mais est aussi le théâtre d’une vie humaine et animale dense…

Ocean Nova au coeur de la Banquise Arctique - Grands Espaces

Banquise - Croisière Spitzberg

Le mot banquise vient du scandinave pakis, « paquet de glace », mais ce mot cache tout un lexique mis au point par scientifiques et météorologues : floe, hummock, glace en crèpes, frazil… Ces termes sont aussi utilisés par les marins pour en décrire tous les aspects.

Grands Espaces - Banquise
Banquise brisée

Vous avez dit banquise ?

C’est de l’eau de mer gelée, tout simplement ! On ne la trouve donc qu’aux pôles. C’est de la glace salée qui se forme lorsque la température de l’eau descend à moins de -1,8°C. Il ne faut pas la confondre avec les icebergs qui, eux, sont vêlés par les glaciers sur terre, à l’origine issus des chutes de neige, et sont donc des montagnes de glace « douce »…

Zodiac dans la banquise du Spitzberg

La banquise se forme par étapes : la congélation de la surface de l’eau de mer débute par la formation de fines aiguilles de glaces bien visibles à l’oeil nu, le frazil. Les cristaux s’agglutinent ensuite en une soupe, le sorbet, puis en formations de plus en plus compactes et épaisses, en passant par le shuga, le nilas, la glace vitrée, la jeune glace et enfin la glace de première année, dont l’épaisseur varie maintenant entre 30 cm et 2 mètres. La vieille glace peut avoir jusqu’à sept ans d’âge et jusqu’à trois mètres d’épaisseur.

La banquise et les hommes

En Arctique, la banquise trouve son extension maximale au mois de mars (15 millions de km²) et moitié moins au mois de septembre. Cette variation conditionne fortement le mode de vie des Inuit : la banquise côtière est leur terrain de passage, de chasse, de pêche et de vie. En saison froide, cette surface plate constitue une véritable autoroute pour les traîneaux à chiens, contrairement aux côtes souvent escarpées et coupées de rochers. La banquise est aussi un lieu de fête et de rencontre entre les communautés.

Tout le contraire des navigateurs européens pour qui les glaces dérivantes étaient un obstacle infranchissable, broyant les navires, contraignant les équipages à de longs hivernages… Jusqu’à l’arrivée de bateaux à coque renforcée capables de se laisser prendre par les glaces pour dériver. Viennent ensuite les brises-glaces et les sous-marins assez autonomes et capables de percer la couche de glace pour faire surface, partant ainsi à la conquête du Pôle ! La banquise se trouve alors une vocation militaire…
La faune s’est bien entendu adaptée pour en faire un lieu de vie : l’ours blanc arpente la banquise et chasse le phoque en l’attendant à son trou de respiration, voire en nageant sous l’eau pour le cueillir en plein repos sur une plaque de glace… L’ours se reproduit aussi sur la banquise. La femelle met bas dans une tanière sur la côte, mais toujours proche de la banquise pour retrouver rapidement de quoi manger après six mois de jeûne. La vie des phoques, que ce soit en Arctique ou en Antarctique, dépend étroitement de la banquise.

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Ours sur la banquise, photo Alexis Revillon

La banquise, un théâtre d’aventures

La banquise diminue, cela favorise le développement économique et industriel de l’Arctique, mais au détriment du climat, des sociétés et de la faune du Grand Nord.
Le principal impact climatique de la banquise tient dans sa capacité à bien mieux réfléchir la lumière solaire que l’eau de mer, sa diminution entraîne donc une accentuation du réchauffement local. Moins de banquise signifie aussi moins de routes de communication pour les traîneaux à chiens et les motoneiges des autochtones… Les communautés doivent par conséquent s’adapter et parfois se déplacer vers le Nord pour conserver leur mode de vie.

Une banquise présente moins longtemps signifie également moins de phoques et un moindre territoire de chasse pour les ours… Les femelles n’ont alors pas assez de graisse pour affronter l’hiver et ne se reproduisent donc pas.

Des croisières pour voir la banquise

Grands Espaces - Banquise
Groupe sur la banquise

Naviguer dans la banquise et plus encore marcher sur la mer gelée sont des expériences mémorables. Une croisière-expédition au Spitzberg permet de découvrir ce monde et la faune qu’il abrite, étonnamment visibles depuis le pont d’un bateau. Dans ces régions, l’oeil porte loin, et la souplesse de navigation qu’offre la banquise fait qu’il n’est pas rare de surprendre les scènes de la vie arctique, sans les déranger… Il est même possible de nos jours d’embarquer à bord d’un brise-glaces à propulsion nucléaire capable de fendre la glace jusqu’au Pôle Nord géographique… Ce spectacle extraordinaire reste l’un des grands moments d’une vie.

Retrouvez le maxi-guide « la banquise » aux éditions de l’Escargot Savant. Disponible aussi en coffret.

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